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Clos béarnais à rénover

Comment nous avons trouvé notre corps de ferme

Lorsque nous avons débuté nos recherches de maison, nous ne voulions pas d’un pavillon avec 400 m² de jardin ou une maison classique des années 70. Nous voulions un corps de ferme à rénover.  Un bien ancien avec du potentiel pour nos futurs projets d’investissement. Et avec s’il vous plaît 3000 m² carrés de jardin minimum ! (Ahlala, nous et nos envies de grandeur !)

Tout était parfaitement orchestré. Nous avions l’accord préalable de la banque et j’avais fait une petite étude de marché en amont pour prendre connaissance des prix. Les premières visites étaient programmées.

À l’époque nous pensions que cette recherche serait facile, 3 visites comme à la télé, on fait une offre et on obtient la maison. Eh bien je peux vous dire que l’on a très vite déchanté…

Quand les locataires n’en peuvent plus !

 

La petite goutte d’eau qui a fait déborder le vase venait du plafond. Cela faisait 1 an que nous faisions des allers-retours incessants avec notre agence immobilière pour faire réparer le toit et colmater les fuites ! Un an que l’eau coulait dans notre chambre et un peu partout dans l’appartement (l’hiver à Bordeaux n’est pas connu pour sa grande sécheresse). Nous étions encore locataires et frustrés de devoir attendre l’aval de l’agence, du syndic, des propriétaires, des assurances et des artisans pour pouvoir faire des travaux. Cela prenait des plombes !

Quand une fuite apparaît au plafond

En 2019, nous nous lançons enfin, nous sommes prêts à devenir propriétaire. Plus qu’assez de payer un loyer hors de prix, de vivre dans un petit appartement qui fuit. Lassés des pollutions visuelles et sonores constantes, nous voulions retourner à la campagne dont nous étions issus. Retourner au calme et trouver un corps ferme à nous où l’on pourrait faire nos propres travaux (sans l’aval d’un syndic qui se réuni seulement 2 fois par an).

Un petit budget pour une grande ferme, mais nous sommes prêts à bouger !

 

À cette époque j’enchainais les CDD un peu partout en France et Gwénaël (le monsieur sur la photo) travaillait sur Bordeaux. Cela réduisait grandement le prêt à la banque (ben oui madame, sans CDI on ne peut pas grand-chose pour vous). Bordeaux et ses environs étaient hors de prix pour nous et nos rêves de grandeur. Mais ça tombait bien on n’y avait pas vraiment d’attache.

Gwénaël avait la possibilité de travailler à Pau avec sa boîte. Nous ne connaissions pas la région mais les prix des biens sur Leboncoin nous envoyaient quelques signaux. Ni une ni deux, nous prenons la voiture pour un petit week-end découverte. Nous tombons immédiatement sous le charme, la vue Pyrénées, la campagne, les vignes, l’eau claire du gave ! Oui même l’eau nous a émerveillés ! En comparaison avec l’eau brune de la Garonne…

C’est décidé, c’est ici que nous voulons vivre. Adios Bordeaux, le Béarn nous voilà !

Vue Pyrénées Béarn

Nos 1ères visites de corps de fermes, nous sommes tout excité !

 

Ça y est, on se lance, j’épluche les annonces sur Leboncoin, je fais ma petite sélection et c’est donc la fleur au fusil que nous prenons nos 1ers rendez-vous avec les agents immobiliers. La recherche est plutôt simple, un vieux corps de ferme à rénover mais avec une partie habitable pour le temps des travaux et minimum 2000m² de terrain (3000 m² c’est mieux 😉). Et il y en a de la vieille pierre dans le Béarn !

Lors de ces 1ères visites tout nous émerveille. Les volumes, le charme de l’ancien, le potentiel des biens, avoir notre propre maison, le rêve ! Nous nous laissons prendre au jeu, à imaginer d’autres configurations, des aménagements. Bref, on se projette.

Cependant nous gardons les pieds sur terre, nous sommes nouveaux dans la région, nous ne connaissons pas encore les prix de l’immobilier. Notre secteur de recherche est plutôt large donc même si toutes ces granges nous émerveillent nous voulons prendre le temps de la réflexion. C’est tout de même notre 1er achat.

On nous presse à l’achat…

 

On se rend vite compte qu’au fur et à mesure des visites, certains agents jouent avec nos émotions. Ils nous disent qu’ils ont des Anglais sur le coup, que ce genre de fermes Béarnaises partent très vite, qu’ils ont encore d’autres visites l’après-midi. Ils nous recommandent de faire une offre rapidement si on ne veut pas que ce bien d’exception nous passe sous le nez. Mais est-ce qu’ils disent vraiment la vérité ?

Forcément nous voulons sortir de notre situation de locataire sous l’eau. Notre rêve est de devenir propriétaire et nous avons qu’une hâte c’est de déménager. En tant que « pioupiou » de l’immobilier nous avons laissé transparaitre ces émotions lors de nos visites, grave erreur ! Il nous était alors impossible de discerner le vrai du faux. Et surtout de faire une offre sur un bien au juste prix.

Après une dizaine de visites nous étions complètement perdus…

Certains se sont fait avoir !

 

Ce genre de bien avec travaux nécessite de prendre beaucoup de paramètres en compte. Cela peut vite devenir un gouffre financier si on fait les mauvais choix.

Nous l’avons vu lors de nos visites ! Un couple, à qui on a vendu la lune avec un bien d’exception. Un potentiel de fou, une grange où l’on pouvait créer 3 étages de 120 m² chacun ! Une ferme à côté qui pouvait servir d’habitation, un grand terrain, le calme absolu et un rêve de gîte qui allait pouvoir se concrétiser. En omettant toutefois certains détails comme un budget colossal de travaux à prévoir pour la réhabilitation de cette ENORME grange. Un autre point gênant, le chemin non carrossable à leur charge pour se rendre à la maison (point qui a fait tiquer l’agent lorsque nous avons posé la question). Le temps de mise en route du projet, les 3 étages ne se feront pas en quelques mois.

Ils se retrouvaient aujourd’hui dans l’urgence pour revendre ce bien car il ne pouvait plus le payer. Le mari avait entamé lui-même des travaux qu’il n’avait pas finis (ce qui n’arrangeait pas les choses). Les câbles électriques se baladaient un peu partout dans la maison d’habitation, rien n’était aux normes. Un mur porteur manquait à l’appel (oui oui !). Monsieur l’avait retiré pour ouvrir les espaces et a laissé la structure de l’étage reposer telle quelle sur des étais. Bref, à fuir lorsque l’on a connaissance des choses malgré le prix qui paraissait attractif.

Ouverture de murs porteurs désastreuse

Une stratégie pour trouver notre corps de ferme

 

Il est donc impératif pour nous de bien connaitre le marché, de définir les points primordiaux à prendre en compte. Je vous décris l’ensemble de cette stratégie dans cet article dédié (juste ici). Vous pourrez ainsi préparer sereinement vos visites et repérer à votre tour les « pépites » !

En bonus je vous offre ma feuille de route des visites : Les éléments à prendre en compte lorsque l’on achète un bien à rénover.

Nous complétions cette fiche récapitulative à chaque visite pour ne rien oublier et faire une offre au prix le plus juste.

La préparation, c’est ce qu’il nous a cruellement manqué au début ! Mais une fois notre connaissance du marché établie nous avons de suite su repérer les perles des vieux cailloux. Nos visites étaient donc plus efficaces, nous ne perdions plus notre temps avec un bien que l’on essayait de nous refourguer. Ah oui et apparemment les Anglais n’étaient si intéressés que ça. En 6 mois la plupart des maisons que nous avions visité étaient toujours sur le marché !

De déceptions en déceptions immobilières

 

Cette étude a demandé du temps, mais au bout de 8 mois nous savions exactement quoi visiter et sur quel bien nous positionner rapidement. Malheureusement, nous sommes loin d’être les seuls à rechercher des maisons anciennes. Les annonces restaient parfois moins d’une journée sur Leboncoin pour les « pépites ». Il est difficile dans certains cas d’obtenir une visite surtout lorsque l’on n’habite pas à proximité.

Quand nous obtenions une visite et que nous nous positionnions au prix, les investisseurs avec un meilleur dossier et souvent sans prêt bancaire, passaient devant nous « Ô pauvres primo-accédants ». Lorsque le bien nous plaisait mais que son prix était un peu élevé, les négociations étaient difficiles. Bien souvent nous ne pouvions pas directement négocier avec le propriétaire. Nous avons essuyé plusieurs refus, c’était toujours difficile à entendre car nous nous projetions dans ces maisons. On y mettait du temps de recherche, de l’énergie et cela n’aboutissait jamais. Les retours après visites dans notre appartement bordelais étaient de plus en plus difficiles. Et nous avions toujours ce satané plafond qui fuyait dans notre appartement (On était ravi !)

C’est que ce n’était pas pour nous…

 

Nous étions en mars 2021 et ce soir-là, dans notre petit appartement humide nous attendions une réponse importante. Nous avions fait une offre sur un joli corps de ferme avec une superbe vue Pyrénées ! Tout ce que nous recherchions, une belle grange, une cour, du terrain, une petite maison d’habitation ! Nous avions ouvert ce mail plein d’espoir (je ne sais même plus pourquoi d’ailleurs). Mais à nouveau, un refus est apparu à l’écran et notre peine bordelaise s’est vue rallongée dans la seconde qui suivait.

Une belle grange à rénover

Je me souviens de cette soirée, les larmes aux yeux je suis allée me coucher, triste et désarmée ! À chaque nouveau refus je m’efforçais de me répéter « c’est que ce n’était pas pour nous ». C’est ce que je me suis dit à nouveau cette nuit-là, même si la déception était grande.

Juste avant de dormir et comme tous les soirs j’ai fait un tour des annonces sur mon téléphone sans grande conviction. Mais ce soir-là, THE clos béarnais est apparu ! Sur les trois photos disponibles, il était déjà en tout point parfait (même plus que la précédente), une évidence !

L’annonce venait d’être publiée et je me souviens de m’être retourné vers Gwen en lui disant les larmes aux yeux : Ah non hein, y a pas moyen qu’elle nous échappe ! Celle-ci elle est pour nous ! Celle-ci c’est notre maison !

On trouve le clos béarnais de nos rêves !

 

Le lendemain à la 1ère heure (raisonnable) j’appelle la propriétaire, il n’y avait pas d’agence cette fois-ci. La propriétaire propose de nous faire la visite et nous réserve un créneau le weekend même. C’est parti, on retourne dans le Béarn sans se faire prier !

La propriétaire nous a accueilli chaleureusement, elle a pris le temps de nous faire découvrir ce joli clos, de nous expliquer tout ce qu’ils avaient fait pour réhabiliter la maison d’habitation elle et son mari. Ils y vivaient depuis 20 ans maintenant mais le domaine devenait trop lourd à entretenir depuis de son époux et à contre cœur elle a fait le choix de s’en séparer.

Durant la visite nous avons pris le temps d’écouter son histoire, de lui expliquer notre projet de maison, notre projet de vie. Contrairement aux autres visites avec les agents immobiliers nous n’avons pas relevé tous les points négatifs, nous avons juste apprécié cette visite, apprécié le moment avec une personne passionnée par sa maison.

C’était une évidence, cette maison, c’est la maison du bonheur ! Nous étions complètement sous le charme et on s’y projetait totalement ! Elle avait totalement balayé les précédentes !

Clos béarnais en rénovation

Gardez la tête froide quand on a un coup de cœur !

 

Mais, comme nous nous en doutions, la propriétaire avait reçu énormément d’appels. Elle avait beaucoup de visites de prévues et donc beaucoup de concurrents potentiels. Malgré notre coup de cœur, nous n’avons pas perdu nos bonnes habitudes. Nous avons pris le temps d’étudier tous les points bloquants, de faire un état des lieux du clos et des travaux à réaliser dans l’urgence et sur le long terme. Nous avons donc construit notre offre suivant le prix du marché et l’état de la bâtisse en espérant que cette baisse de prix ne nous desserve pas. Ce n’est pas parce qu’on a un coup de cœur qu’il faut foncer tête baissée. Plus facile à dire qu’à faire hein !

Ce n’est que deux longues et interminables semaines après que nous avons reçu un appel de la propriétaire, à la date limite de validité de notre offre. Nous n’y croyions pas, notre offre a été accepté, elle nous avait choisis nous ! Nous allons enfin quitter Bordeaux et devenir propriétaires dans le Béarn !

Enfin propriétaires ! Nous avons trouvé notre corps de ferme !

 

Ce périple de recherche aura duré pas moins de deux ans, mais aujourd’hui nous y sommes dans ce clos béarnais et nous ne regrettons absolument pas notre choix !

Durant ces 2 années de recherches nous avions pris le temps de connaitre le marché, de faire des visites, de noter tous les points importants de chaque maison, d’estimer les travaux à prévoir pour faire une offre au juste prix. Nous avons même pris le risque de passer à côté de la maison de nos rêves en la négociant. Mais cela était nécessaire.

Tous ces éléments nous ont grandement servis et ce qui nous manquait, c’était surtout d’un peu de chance. La chance de tomber sur ce bien le soir même après un refus. La chance d’avoir rencontré directement la propriétaire avec qui l’on a pu apprécier les échanges autour de ce clos. La chance qu’elle nous choisissent nous pour notre projet authentique.

Au final, les autres maisons n’étaient vraiment pas pour nous, mais c’est bien celle-ci, « notre pépite » qui nous attendait !

Propriétaire d'un clos béarnais

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